• Tears of Life

     

    Je me souviens de la neige immaculée, mais je ne sais plus… est-ce les coquelicots rouges ou bien des goûtes de sang qui teignent ce paysage blanc de ce doux rougeâtre ? La tristesse m’ayant envahi je ne peux pas dire si ce jour-là j’ai vu un loup dévorer mon bonheur ou bien un homme m’ayant sauvé du gouffre de la mort.

     

     

     

    Chapitre I

    Un monde souillé

     

    Dans un monde où l’Homme n’est plus qu’un être de haine, les humains sont divisés en deux groupes distincts : les Klos désignant les humains normaux, puis les Yurn qui désignent les individus mi-hommes, mi-animaux. Ces derniers sont reconnaissables à leurs attributs bestiaux, eux-mêmes se décrivent comme des dieux revêtant partiellement une forme humaine et contrôlant n’importe quelles espèces animales. Par peur de ces êtres apparus soudainement, les Klos les ont isolés dans une cité entourée d’une paroi géante qui se dit infranchissable.

    Aujourd’hui les humains normaux ont un contrôle total sur les entrées et sorties des Yurn, mais les lois établies au sein de la cité ne les intéressent pas, pour les hommes du gouvernement mondial ces êtres doivent disparaître, le fait qu’il y ait des conflits leur importe peu. Beaucoup de soldats tentent de tuer ces demi-dieux, mais une fois qu’un Klos rentre dans cette cité, jamais il ne pourra en sortir car il se fera exterminer par les Yurn. Depuis leur apparition il y a quarante ans, chacun des groupes humains vit sa vie sans se soucier de l’autre, mais une question prospère : pourquoi les Yurn ne cherchent-ils pas à se révolter contre les Klos qui les traitent comme des animaux en cage ? Personne ne le sait, mais la peur d’être dominé par ces êtres dont nous ne savons rien empêche toute initiative d’extermination. Le gouvernement mondial n’a pas pu les priver de ressources, car si une solution est trouvée afin de les étudier, il en faut un nombre suffisant; des terres ont donc été données sur le territoire de la cité. Bizarrement, les Yurn ne semblent pas en faire usage. Dans le coin d’une rue, il y avait une petite boutique très connue qui diffusait des illustrations de toutes sortes réalisées par les habitants de la région, et parmi ces nombreuses créations, une rencontrait un véritable succès: « Yurn’s Extermination ».

    Cette peinture d’un artiste anonyme mettait en scène un homme avec des ailes d’anges et une auréole le pied posé sur un cadavre ensanglanté avec des ailes noires et des oreilles de chien, il s’agissait de la dépouille d’un Yurn. Au bas de ce tableau était annoté « Les bons vaincront et les Souillés disparaîtront! », ce genre de propagande était très répandu, symbolisant la haine contre une espèce dite « contre nature », mais également la peur d’être dominé par des individus qui nous sont inconnus. Parmi la population mondiale, les Yurn ne représentaient que 5% de la population, ils étaient tous regroupés dans la cité, parmi le reste il n’y avait que 20% d’individus dans le monde qui étaient contre cette discrimination des Yurn. De nombreux mouvements sectaires sont apparus pour défendre ces êtres, le but étant d’imposer l’idée que cette haine contre les Yurn provoquera la destruction de l’humanité. Cependant tous les humains appartenant à ces sectes ont été exterminés pour « aliénation avec l’ennemi ». C’est donc depuis dix ans que ceux qui sont contre le racisme des Yurn se taisent et se fondent dans la masse en cachant leur point de vue, n’osant pas risquer leur vie en vain. Les Hommes d’aujourd’hui se voient comme des êtres puissants et dominant toute chose dans ce monde, or ils ne sont rien d’autre que des êtres dominés par la haine, la peur et la lâcheté.

    Parmi la foule admirant le tableau « Yurn’s Extermination », il y avait une lycéenne qui semblait complètement indifférente devant une telle calamité qui représentait le désir des Hommes, elle était repartie aussi vite qu’elle était arrivée. Elle semblait revenir des cours, son sac semblait lui peser et son visage semblait las comme après une dure journée de concentration. Elle était le portrait typique d’une étudiante : tenue habituelle de l’établissement scolaire avec une jupe et une chemise, des cheveux courts bruns et des yeux châtains; en bref rien ne pouvait la démarquer des autres jeunes de son âge. Une fois rentrée chez elle, dans une maison identique à ses voisines, elle s’était installée dans sa chambre afin de faire ses devoirs. En regardant elle ne put s’empêcher de faire un sourire en coin en lisant son sujet: « Montrer les raisons qui prouvent que les Klos sont supérieurs aux Yurn. Vous devrez argumenter et démontrer que les Klos ont des qualités morales largement supérieures à celles des Yurn, espèce inférieure à nous. ». Sans même sortir un stylo, la jeune fille avait jeté son sujet à la poubelle et s’était installée dans son lit, pensive avec un regard déterminé qui altérait avec une profonde tristesse mélangée à de la compassion. En fait cette jeune fille faisait partie d’un monde de silence qui ne pouvait pas se révéler devant les autres, oui, Kushina Sakamoto faisait partie de ceux qui ne parlaient pas de « Klos » ou de « Yurn » mais tout simplement « d’Homme ». Ayant perdu sa mère dix ans plus tôt, cette adolescente de dix-sept ans vivait dans une famille d’accueil qui ne s’occupait pas d’elle, leur passe-temps favori était de la rabaisser. D’un naturel timide, Kushina avait depuis longtemps perdu confiance en elle et était exclue au lycée, mais qu’importe ? Pour elle le monde dans lequel elle vivait n’était pas le meilleur, se penchant constamment sur les Yurn, elle voulait les rencontrer pour être persuadée qu’ils n’étaient pas de mauvais êtres. Elle ne savait rien de leur mode de vie, ni de leur façon de penser, mais elle voulait tout savoir sur eux, un mystérieux désir de savoir la submergeait de jour en jour, ne pouvant plus y résister elle avait décidé de se doter de courage pour se rendre à la cité. N’importe qui pouvait s’en approcher, un kilomètre avant l’entrée de ce lieu était placé un guichet où les passeurs devaient laisser leur testament, n’ayant aucun survivant de cette rencontre avec les Yurn, s’y rendre était devenu une méthode de suicide très répandu.

    Ne prenant qu’une quantité incroyable de nourriture avec elle, Kushina s’était rendue vers ce que tout le monde appelait « la route vers le monde souillé ». Au guichet l’homme lui avait demandé son testament, mais la jeune fille l’avait ignoré, comme si elle ne voulait pas adresser la parole à ce personnage qui tremblait de peur à l’idée d’être si près de l’immense cité. Marchant inexorablement vers ce nouveau monde qui s’offrait à elle, l’adolescente espérait découvrir des êtres compréhensifs qui étaient plus intelligents que ces hommes plus lâches que jamais. Une fois devant l’immense porte blindée, une voix lui avait tenu quelques mots pour la prévenir qu’elle ne reviendrait jamais de l’autre côté des murs, sans hésitation elle avait répondu en toute connaissance de cause qu’elle voulait franchir cette porte. Cette dernière s’étant ouverte, Kushina était rentré et vit une ville semblable à la sienne, au loin on pouvait apercevoir un grand temple similaire aux temples shintoïstes, ce dernier était entouré de couleurs rosâtres, sans doute des cerisiers en pleine floraison. À la vue de ce lieu, une harmonie toute particulière avait envahie l’adolescente, mais avant même de pouvoir en profiter, elle avait était encerclée de Yurn tenant des bâtons à la main, pointés vers elle. Se retrouvant immobilisée au sol, Kushina ne savait pas si elle allait se faire tuer, ou bien si elle aurait le temps de dire quelques mots sur ses raisons de sa visite.

     

     

     

    Chapitre II

    Le prince d'un monde en cage

     

    Menacée par les Yurn, Kushina ne savait pas quoi faire à part se mettre à pleurer, devant les menaces et le harcèlement de questions qu’elle subissait, elle était terrorisée. Un Yurn lui donnait des coups de bâton en lui criant sans cesse: « Qu’est-ce qu’un Klos vient faire de nouveau ici! Disparaît dans le gouffre de l’Enfer! », devant ces paroles l’adolescente n’avait pas pu s’empêcher de répliquer en criant: « Je ne suis pas un Klos! Je suis un humain tout comme vous! ». face à ces propos rares les gardes s’étaient figés d’étonnement, mais très vite ils avaient repris leurs esprits et continuaient à lui donner des coups de bâton sans s’arrêter, en lui répétant de ne pas dire n’importe quoi. Criant sans comprendre ce qui lui arrivait, Kushina sentait ses forces la quitter peu à peu, mais tout d’un coup les coups s’étaient arrêtés. Levant les yeux doucement elle apercevait les Yurn qui s’étaient agenouillés, le responsable de la garde s’était avancé davantage:

     

    « Nous vous saluons mon prince. Que nous vaut votre visite?

    - Qu’est-ce au sol?

    - Un Klos mon prince. Elle a franchi les murs en toute connaissance de cause.

    - Pourquoi l’avoir torturé de la sorte?

    - Le devoir mon prince. Ce Klos a osé nous comparer aux siens.

    - Vraiment ? », prononça le mystérieux Yurn avec un ton des plus énervés.

    « Affirmatif. Je cite: « Je ne suis pas un Klos! Je suis un humain tout comme vous! »

    - Que veux-tu infâme Klos? », demanda-t-il en s’approchant de Kushina.

    « À vous rien. J’en veux à ce monde. Ce monde de lâche qui exclut d’autres humains en cage. »

     

    Après ce court discours Kushina était en train de s’évanouir, la fatigue et la douleur la submergeaient de plus en plus. Le jeune Yurn l’avait pris sur son dos sous la stupéfaction des gardes qui ne comprenaient pas ce geste, il leur avait fait promettre de ne dire à personne ce qu’il venait de se passer. Telle une téléportation, il lui avait suffitde faire un pas pour se retrouver dans une chambre digne d’une maison traditionnelle japonaise. Kushina était allongée au sol et elle voyait de près le jeune homme. D’apparence il semblait avoir le même âge qu’elle, il avait des cheveux argentés et des oreilles et une queue de loup, puis il était vêtu avec des vêtements ordinaires. Il s’était mis près d’elle en levant les mains au-dessus de son corps:

     

    « Je te conseille de ne pas bouger, tu risques de te faire mal.

    - Qui es-tu? Pourquoi tu ne m’as pas laissée là-bas…

    - Je suis le prince de la cité, Kisuke Momoharu. Et pour répondre à ta question, je ne t’ai pas réellement sauvée. Tu ne sembles pas être une mauvaise Klos, je vais t’emmener auprès de notre impératrice, elle seule pourra te juger.

    - Je vois… Ce monde-ci n’est peut-être pas mieux que celui derrière les murs…

    - Dis-moi, que cherches-tu en ces terres inconnues pour toi?

    - Je cherche des humains intelligents, il ne peut s’agir que de vous. Les miens ne sont que des lâches pleins de haine qui ne connaissent que la peur d’être dominés.

    - C’est rare de voir un Klos qui envie les Yurn. Es-tu une espionne?

    - Une espionne? Comment voulez-vous, personne ne veut de moi dans ce monde… Et ne dites plus « Klos » ou « Yurn », nous sommes tous égaux, arrêtez avec cette discrimination…, », Kushina s’était endormie de fatigue en pleurant des larmes de tristesse.

    « Voilà que tu me vouvoies finalement. Je me demande qui tu es réellement. »

     

    Kisuke avait mis une couverture sur Kushina afin qu’elle se repose. Ce dernier restait très perplexe sur les intentions de la jeune fille et la seule chose qui lui restait à faire était de contacter la grande impératrice de la cité pour lui demander conseil.

    Quelques heures plus tard la jeune fille s’était réveillé, le prince était à ses côtés et lui avait demandé de se préparer à aller voir la grande impératrice de la cité. Pour se rendre à la chambre impériale il fallait traverser plusieurs ruelles de la résidence impériale. En marchant Kushina remarquait toute la beauté de ce lieu: tout était semblable à une cité japonaise traditionnelle avec des cerisiers qui bordaient les allées, les pétales dansés avec le vent tout en rependant leur doux parfum. La jeune fille n’hésitait pas à montrer son admiration pour ce lieu, mais le prince semblait indifférent devant tant de joie, sans doute car la rencontre avec sa supérieure le stressait, nul ne pouvait savoir ce que décidait la grande impératrice. Peut-être allait-elle punir le jeune prince pour ne pas avoir exterminé la jeune intruse. Une fois devant la chambre impériale, nos deux protagonistes étaient rentrés pour faire face à l’impératrice. Elle était jeune, vêtue d’un kimono et ayant comme attributs des oreilles et une queue de renard, ils s’étaient assis, Kisuke prit la parole:

     

    « Ô grande impératrice de notre cité, moi le prince Kisuke Momoharu, je vous apporte un Klos ayant pénétré notre divine terre. J’ai jugé qu’il ne fallait pas l’abattre, puis-je vous exposer les quelques mots que j’ai à vous adresser?

    - Parle mon digne prince, je suis tout ouïe.

    - Cette jeune Klos ici présente semble être contre les siens, cherchant un idéal elle s’est rendu sur nos terres afin d’y trouver la preuve que nous sommes plus intelligents et plus rusés qu’eux. Ces mots que je vous adresse sont ce que j’ai conclu après le discours qu’elle m’a tenu.

    - J’entends bien, cependant, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer qu’il ne s’agit pas d’un leurre pour nous attaquer?

    - Ses yeux impératrice. Cette jeune fille a un regard exprimant la tristesse et la solitude. Sans vouloir vous imposer mon point de vue, vous savez très bien que je suis l’un des mieux placés pour lire dans le cœur des gens.

    - Je vois, je ne peux que te faire confiance. Je te laisse choisir le sort qui l’attend, sachant que d’après nos lois il est impossible de quitter la cité une fois pénétrée.

    - Si vous me le permettez je voudrais garder cette Klos sous mon aile. Je voudrais lui faire découvrir notre monde, à nous les Yurn. Et peut-être qu’elle pourra nous servir d’une quelconque façon si un jour nous voulons attaquer les Klos.

    - J’adhère mon prince. Mais apprivoise-la bien, si je remarque un quelconque acte suspect, je lui ferais connaître la plus terrible des douleurs éternelles. »

     

    Après cette discussion avec la grande impératrice, Kushina fût amenée dans les quartiers du prince, ce dernier allait lui faire connaître le monde des Yurn, que ce soit ses beautés comme ses côtés les plus sombres.

     

     

     

    Chapitre III

    Un monde sous surveillance

     

    La nuit au sein de la cité avait été d’une extrême douceur, la douce brise nocturne était pure et dégageait une atmosphère d’une délicate béatitude. Au petit matin, les oiseaux chantaient leur douce mélodie qui était accompagnée par la majestueuse danse des cerisiers. La porte de la chambre de Kushina était ouverte et donnait une merveilleuse vue sur l’extérieur, les rayons du soleil illuminaient le visage de la jeune fille et la brise matinale lui caressait le visage; il s’agissait du plus doux des réveils qu’elle avait connus. Près de son futon était déposée une lettre de Kisuke, il y avait écrit des instructions sur ce qu’elle devait faire, notamment qu’elle devait se laver au plus vite afin d’être prête pour explorer la cité.

    Vêtue d’un kimono qu’elle avait trouvé dans l’armoire de sa chambre, la jeune fille avait rejoint le prince, il lui fît découvrir la cité. Kisuke lui expliqua que la résidence impériale était bâtie sur les hauteurs de la cité, seuls les sujets de l’impératrice avaient le droit de loger en ces lieux. Par la suite ils visitèrent le reste de la cité où vivait le reste des Yurn, chacun s’entendait à merveille et l’harmonie que dégageait cet endroit était extraordinaire. Mais même avec cette exploration très détaillée, Kushina ne savait pas tout. Après s’être installé sur un banc afin de faire une petite pause, la jeune fille ouvrait la conversation:

     

    « Votre cité est incroyable! C’est agréable de voir autant de bonne entente entre citoyens. Mais je n’ai pas vu d’enfants, vous les logés dans un endroit particulier?

    - Nous sommes des Dieux, nous ne nous reproduisons pas même si nous en avons la capacité. Notre immortalité ne nous oblige pas à faire perturber notre lignée. De plus, il serait dangereux de créer un Dieu par le biais de deux autres divinités.

    - Ah je vois… Mais êtes-vous vraiment des Dieux? Je veux dire, tout le monde sait que ça n’existe pas…

    - Insolente! Comment oses-tu tenir de tel propos devant moi?! Il me serait facile de t’éliminer alors je te conseille d’y réfléchir à deux fois avant de parler!

    - Excusez-moi vaillant prince, je ne voulais pas vous offenser », Kushina s’excusa devant le prince.

    « Il ne change rien de me vouvoyer, rentrons avant que la nuit tombe. Tu restes un vulgaire lapin au milieu d’une meute de loups. »

     

    Suite à cette discussion mouvementée, Kisuke marchait droit de devant lui alors que Kushina se tenait à l’écart. Son visage était figé par un sentiment de peur mélangé à de la tristesse, elle ne savait pas que ses paroles auraient pu offenser le prince. Dans la cité impériale, la jeune fille avait remarqué que le jeune homme l’avait conduite dans ses appartements, il voulait lui parler. En traversant le seuil de la porte, Kushina avait senti une sensation bizarre la traverser, Kisuke prit immédiatement la parole:

     

    « Ici nous pouvons parler en toute sérénité. Mes appartements sont protégés par un mur protecteur, tu as dû le ressentir en rentrant.

    - C’était donc ça…

    - Ne fais pas la tête, je suis sincèrement désolé de t’avoir crié dessus, mais elle entend tout et voit absolument tout, il faut être très prudent.

    - Elle?

    - Notre impératrice. Elle est capable de voir tout ce qui se passe sur cette planète, mais également de tout entendre.

    - Comment est-ce possible?

    - C’est une Déesse. Même en revêtant une forme de substitution elle parvient à utiliser ses capacités sans le moindre effort. Or mes capacités peuvent me permettre de créer une petite zone où son pouvoir ne m’atteint pas.

    - Donc lorsque nous sommes allés lui rendre visite l’autre fois, elle savait déjà tout? », se demanda Kushina en s’asseyant devant le prince qui s’était agenouillé.

    « Exactement. Elle teste notre sincérité en toute circonstance. Dans la cité, nous respectons ceux qui ont des capacités plus puissantes que nous, c’est pour cela qu’elle est si haut placée.

    - Je comprends mieux. Pourquoi m’avoir amenée ici?

    - Pour te dire de faire attention, tes moindres gestes sont sous surveillance. Ne fais pas n’importe quoi. Et je voulais m’excuser pour mon attitude, mais je n’avais pas le choix.

    - Ce n’est rien, j’ai l’habitude qu’on me crie dessus. Mais je peux te poser une question?

    - Oui vas-y je t’écoute.

    - Tu m’as dit que vous revêtiez une forme humaine. Or vous haïssez les humains, alors pourquoi ne pas vivre sous votre véritable apparence?

    - Excellente question. Pour tout te dire nous attendons. Notre forme ne peut être révélée que lors du jugement des Hommes. »

     

    Après avoir terminé sa phrase Kisuke s’était rendu vers sa chambre afin de prendre une veste, il annonçait à Kushina qu’il devait s’entretenir avec l’impératrice, pendant ce temps elle devait rester dans l’enceinte du champ de protection.

     

     

     

    Chapitre IV

    Dieu déchu

     

    La nuit était tombée sur la cité et les étoiles brillaient dans le ciel autour de la lune, Kisuke était aux côtés de l’impératrice, mais Kushina était là également. En effet elle avait demandé que la jeune Klos soit aussi présente. Ils étaient tous deux droits devant la grande Déesse qui n’avait pas l’air de très bonne humeur. Elle s’adressait à Kushina avec un ton méprisant et autoritaire, elle lui avait demandé où était-elle avant de venir dans cette pièce, cette dernière avait répondu franchement: « J’étais chez Kisuke suite à sa demande ». L’impératrice, suite à cette réponse, avait frappé la jeune fille au visage tellement fort qu’elle en était tombé au sol. Kisuke n’avait pas pu s’empêcher d’intervenir:

     

    « Arrêtez! C’est une humaine elle est bien plus fragile que nous, vous allez la tuer!

    - Qu’est-ce que ça peut te faire Kisuke? Tu es en très mauvaise posture, tes actes sont très suspects ces derniers temps alors je te conseille de rester à ta place! Pourquoi l’avoir amenée dans une zone protégée de ma conscience?! Un humain reste un humain, je la tue si je veux. Elle n’a rien à faire ici, je pensais que tu allais finir par la tuer mais au final tu la protèges!

    - Elle peut nous être utile, je sais qu’elle ne nous trahira pas!

    - Qu’importe! Il ne s’agit que d’une misérable humaine, je n’ai pas besoin d’elle pour tuer les humains! Il m’est facile de prendre la vie de n’importe qui, alors pour moi elle ne représente qu’un vulgaire déchet.

    - Vous me faites honte, vous êtes comme les humains, quelqu’un de méprisant et qui se croit supérieur aux autres, même par rapport à ses camarades!

    - QUOI?! Comment oses-tu Kisuke?! Tu veux mourir toi aussi?! », elle lui lança une onde de choc qui le propulsa vers le mur.

    « Pourquoi n’utilises-tu pas ta force Kisuke? Aurais-tu peur d’être dominé par ton pouvoir?

    - Allez-vous faire voir…

    - Tu me menaces alors que tu ne peux même plus te lever, pathétique. Je ne veux plus te voir dans la cité, je te bannis. Tu n’es plus qu’un déchu Kisuke. »

     

    L’impératrice avait relancé une onde de choc sur Kisuke qui était en sang, il se releva et prit Kushina dans ses bras et d’un pas il était déjà dans ses appartements. La jeune fille était consciente et ne savait pas quoi faire devant le spectacle qu’elle venait de voir. Elle avait eu la preuve que les Yurn étaient bel et bien des Dieux, les pouvoirs de l’impératrice ne laissaient pas le doute s’installer. Une fois que le prince l’avait posé au sol, ce dernier était ensanglanté. Kushina avait posé ses mains sur lui, délicatement, et s’était mise à prononcer une étrange formule:

     

    « Ô Eikan, arbre de la vie de la divine cité, je t’en conjure exauce mon souhait d’apporter force et guérison vers la voie que je t’indique.

    - C-Comment as-tu appris cette formule? Tu es humaine comment peux-tu user de pouvoirs divins?

    - Je ne sais pas, je n’ai fait qu’apprendre des formules par cœur dans un livre qui était posé tout à l’heure sur ta table. Je me suis permise de l’ouvrir, j’espère que ça ne te dérange pas.

    - Bien sûr que non, mais comment fais-tu pour avoir la force d’utiliser de la magie?

    - Tu me demandes vraiment des choses bizarres, je n’en sais rien moi. Mais, on m’a toujours dit que la plus grande des forces se trouve dans notre cœur. »

     

    La magie dont avait usé Kushina avait guérie Kisuke, ce dernier n’avait pas compris comment un simple humain pouvait utiliser des sorts réservés aux Dieux, la force de la jeune fille serait-elle au fond de son cœur? Mais quelle est réellement cette force? Il était impossible de répondre à ces questions, en tant que banni Kisuke devait quitter au plus vite la cité, il avait décidé de prendre Kushina avec lui pour qu’elle ne fasse tuer par les Yurn et l’impératrice.

    Nos deux protagonistes s’étaient dirigés vers la sortie de la cité, en chemin Kisuke avait informé d’autres Dieux moins puissants que lui que l’impératrice devenait comme les Hommes: un être plein de haine et qui se croyait supérieur à tous les autres êtres. Dès le lendemain toute la cité allait être au courant de l’exclusion du prince tant aimé par la « population » de la cité, ce départ allait sans doute provoquer des tensions et des rébellions au sein des Dieux, Kisuke était persuadé que d’autres de ses camarades allaient être exclus.

    Ils étaient sortis et Kisuke apercevait au loin un amas d’immeubles, devant cette vue il n’avait pas pu s’empêcher de se mettre en colère, l’air était quant à lui irrespirable selon ses propos; l’Homme a détruit la nature, il ne pouvait pas l’accepter. Afin de ne pas être démasqué, Kisuke avait mis une veste avec une capuche, sa queue étant camouflée dans son jean, personne ne pouvait voir qu’il s’agissait d’un Yurn. Mais il faisait nuit et il faisait froid, Kushina avait faim et était fatiguée. Sans argent le jeune homme n’avait pas d’autres choix que de voler en utilisant sa furtivité divine, mais ils ne voulaient pas rester en ville, pour le confort de Kisuke et pour être plus « tranquilles », ils allaient prendre le train pour la campagne. Pour Kushina il était facile d’attendre la rame, mais pour son camarade c’était une dure épreuve, le fait d’être entouré d’humains avait la capacité de l’énerver au plus haut point. Une fois le train arrivé à la gare, ils étaient montés dedans, le voyage ne durait qu’une petite heure pour arriver dans un village au fin fond de la campagne. Kushina était épuisée, elle avait mangé un sandwich mais Kisuke n’avait rien avalé, étant un Dieu il n’a besoin de rien. Or il peut quand même manger des choses, pour lui il s’agit donc d’un simple plaisir gustatif. La jeune fille s’était assoupie sur l’épaule de Kisuke, il l’avait serrée contre lui; sans doute pour ne pas penser au monde qui l’entourait, ce monde qu’il détestait. Mais peut-être qu’il agissait de cette sorte car Kushina était la seule chose qui lui restait au milieu de ces êtres infâmes dont elle-même faisait partie.

     

     

     

    Chapitre V

    Torahemon, le dieu de la tempête foudroyante

     

    Le train était arrivé à Hyoku, une station où personne ne descendait suite au vide qui régnait dans la région. En effet il n’y avait qu’un petit village à quelques kilomètres, tout le reste n’était que forêts et plaines. Si pour certaines personnes ce lieu était sans intérêt, pour Kisuke il s’agissait du meilleur endroit: il y avait peu d’humains et des espaces inhabités vastes. Ils s’étaient donc rendus dans le petit village Kouzou qui était presque abandonné. Les petites maisons semblables à des cabanes étaient délabrées et semblaient inhabitées, les rues n’étaient pas très animées ce qui provoquait un sentiment de frayeur. Pourtant il y avait des familles qui vivaient dans ce pauvre domaine, elles vivaient toutes des biens qu’elles produisaient: lait, viande, blé, laine, œufs; tout ce qui représentant les biens de première nécessité pour survivre. Kisuke et Kushina avaient trouvés une petite maison de libre qui était à loué, elle était très petite et n’était composée que de deux futons et d’une petite table, un trou avait était conçu pour faire un feu. Il s’agissait de conditions bien misérables. Après avoir déposé le peu de fournitures qu’ils avaient récupérées de la cité, ils étaient partis acheter des vêtements et de la nourriture afin de se reposer quelques jours avant de repartir. En effet d’après Kisuke il ne fallait pas rester au même endroit trop longtemps, car si l’impératrice manigançait quelque chose il était préférable de ne pas rester sur place. Ils avaient passés toute la matinée à se procurer diverses ressources, une fois qu’ils étaient rentrés dans leur petite maison, Kisuke avait pris la parole avec un ton énervé:

     

    « Rah ces vêtements empestent l’humain!

    - Ça ne te dérange pas de montrer sans cesse ta haine contre mon espèce devant moi?

    - Hein? Tu les détestes aussi tes congénères, je ne vois pas en quoi ça peut te déranger.

    - Et alors? Même si je n’aime pas les humains, j’en reste une alors dès que tu critiques les humains je me sens visée… J’ai l’impression, qu’au fond, je ne suis qu’une gêne pour toi…

    - Ne dis pas n’importe quoi. Tu n’es pas un boulet à mon pied comme tu peux le penser. Si c’était le cas je t’aurais laissé croupir dans la cité pour te faire tuer.

    - J’ai peur… J’ai peur que tu finisses par me haïr moi aussi…

    - Ne t’inquiète pas ça n’arrivera pas. Pour tout te dire mon pouvoir est avant tout la clairvoyance, alors soit rassurée.

    - La clairvoyance?

    - Oui. Je peux savoir au premier coup d’œil si la personne en face de moi me ment, m’apprécie, me déteste ou bien si elle n’est pas digne de confiance. Dès que je t’ai vu j’ai ressenti une douce aura, pour moi tu n’as rien à voir avec les autres humains. »

     

    Après avoir entendu ces mots, Kushina n’avait pas pu empêcher de pleurer. De si douces paroles, un véritable dieu qui lui sourit… elle était heureuse d’avoir rencontré la seule personne qui l’apprécie dans ce monde. Kisuke lui avait essuyé ses larmes, il lui disait qu’il ne fallait pas pleurer pour des paroles qui venaient du cœur. Sans s’en rendre totalement compte, les deux êtres se rapprochaient de plus en plus, un rapprochement humain et divin était en train de naître alors que l’humanité allait bientôt connaître son ultime jugement.

    Du côté de la cité, de nombreux Dieux commençaient à douter de l’impératrice, elle plongeait de plus en plus dans un gouffre de poison, un poison qui faisait de sa conscience divine une conscience humaine. Des clans se formaient peu à peu, beaucoup de divinités avec le projet de quitter la cité pour rejoindre le prince, qui restait aux yeux de tous un vaillant guerrier. Cependant l’impératrice ne comptait pas laisser le dieu le plus puissant avant elle en liberté! Elle convoqua un de ses loyaux serviteurs, elle prit la parole:

     

    « Brave guerrier, dieu de la tempête foudroyante, merci d’avoir répondu à mon appel.

    - Tout l’honneur est pour moi mon impératrice. Que me vaut l’honneur de cette subite rencontre?

    - Kisuke, dieu du malheur et prince de cette cité, a été exclu de notre divine terre. Je veux que tu lances une attaque à Hyoku, une station de gare qui est non loin de l’endroit où est terré ce misérable.

    - L’exclusion parmi ces humains n’est-elle pas la pire des punitions?

    - Certes, mais saches qu’il protège une humaine.

    - Effectivement c’est un grave délit. Je me rends de ce pas à Hyoku.

    - Parfait. Il s’agira d’une mise en garde pour Kisuke, mais également un avant-goût de ce qui attend les humains. »

     

    Le dieu était parti en un éclair pour se rendre à Hyoku. Kisuke était sur les hauteurs du village de Kouzou accompagné de Kushina, cette dernière avait toujours admiré la nature, alors ils prenaient plaisir tous les deux à observer l’espace sauvage qui les entoure. Mais très vite le vent commençait à se lever mais il n’était pas normal, il soufflait dans plusieurs directions à la fois. Très vite la pluie s’en était suivie, tout comme la foudre qui commençait à s’abattre non loin de là. C’est à cet instant que nos deux protagonistes avaient aperçu une créature gigantesque; il s’agissait d’un tigre immense, dès qu’il rugissait la foudre s’abattait sur la terre. Une tempête d’une violence sans pareille s’était levée. Kisuke avait pris la main de Kushina et s’était mis à courir vers la forêt:

     

    « Dépêchons-nous Kushina!

    - Mais qu’est-ce que c’est?!

    - C’est Torahemon, le dieu de la tempête foudroyante! Il n’use qu’une infime partie de ses pouvoirs à ce moment même!

    - Il est immense! Pourquoi tu n’utilises pas ta véritable apparence pour le combattre ou pour qu’on puisse fuir plus rapidement ?

    - Je ne peux pas! L’impératrice est le seul dieu contre qui je me battrais! Et puis on serait repérés bien trop facilement si je prends ma vraie forme! »

     

    Une fois qu’ils étaient cachés dans l’immense forêt, le grand Torahemon avait disparu et la tempête s’était calmée. Beaucoup de personnes avaient assistés à cette scène, les photos et vidéos avaient très vite fait le tour de la toile et des médias : pour le gouvernement mondial, les Yurn avaient enfin décidé de contre-attaquer ! Il était temps de lancer une offensive sur la cité ! Du côté de la terre des Dieux, l’impératrice murmurait dans un dangereux silence sinistre, avec le plus sadique des sourires euphoriques :

     

    « Mes propres alliés commencent à me trahir, mais ce n’est rien. Les humains vont également lancer une attaque sur la cité sans même savoir que leurs artifices n’ont aucun effet sur les divinités telles que nous… INFÂMES CRÉATURES! Personne ne peut échapper à la Déesse de la Mort! Personne! Ni humain ni Dieu! » Le jugement des humains allait bientôt commencer…

     

     

     

    Chapitre VI

    Le destin est en marche

     

    Cachés dans une petite grotte au fin fond de la forêt, Kisuke et Kushina étaient émues devant ce qui venait se dérouler. Le jeune homme avait expliqué à sa camarade que la grande impératrice allait sans doute commencer son offensive sur les humains et que l’apparition de Torahemon n’était qu’un avant-goût. Étant donné que Kushina voulait absolument se battre aux côtés du jeune dieu, ce dernier lui confia son précieux livre contenant des formules de magie divine. Cependant elle n’allait devoir apprendre que les sorts d’offensive et de défense, car en tant qu’humaine elle était très vulnérable face à un dieu. Quant à lui, Kisuke a confié à la jeune fille qu’il allait lui aussi faire partie de l’offensive de l’impératrice. En effet, même s’il était contre elle son but ne changeait pas, alors il allait lui aussi utiliser un puissant sort qui allait se joindre aux autres pour créer le jugement des Hommes. Suite à cela il allait combattre l’impératrice, nourrissant une haine pour elle qui ne faisant que s’accroître, il devait la tuer. Devant la révélation du plan de Kisuke, Kushina avait fortement insisté pour se battre elle aussi contre l’impératrice, à ses côtés; le jeune homme n’avait pu qu’accepter.

    À travers le monde entier, la gouvernance mondiale avait pris l’ultime décision d’abattre les Yurn en lançant un assaut sur la cité. Cette nouvelle avait était retranscrite sur toutes les télévisions du monde entier afin que tous soient au courant de la triomphante victoire de l’humanité. La nuit était là, la lune qui illuminait le ciel allait être le seule témoin du chaos qui allait se produire. De nombreux avions de guerre se dirigeaient vers la cité, leur objectif: tuer les Yurn. Entre missiles, bombe, grenade et fumigènes toxiques, tout avait était mis en place pour une extermination radicale de ces créatures dont les humains pensaient être les maîtres. Des bruits des plus sourds se dirigeaient vers la terre des dieux, tout avait déjà commencé. Des rafales de missiles détruisaient les maisons et s’éclataient au sol. La fumée des fumigènes s’étendait dans toute la cité comme de l’eau dans une vulgaire cuvette. Pour finir, un assaut de bombe tombait du ciel pour enfin exploser et réduire ce lieu en un misérable tas de cendre. À travers le monde entier, où cette attaque a été diffusée sur la télévision et sur Internet, les Hommes pleuraient de joie, se sentant dominant de toute chose en ce monde qu’ils croyaient s’être appropriés. Mais la plus grande des peurs allait envahir et figer le visage de tous ces humains! Une fois la fumée dissipée, le pire cauchemar se réalisait sous leurs yeux: les Yurn étaient là, debout, intacts, et révoltés. La grande impératrice était apparue au milieu des autres dieux, qui pour la plupart ne l’avaient jamais vue. Levant les mains haut vers le ciel, une vague de mort des plus lugubres avait frappé les avions de guerre, les réduisant en poussière tout comme leurs pilotes. Les caméras s’étaient coupées en laissant les téléspectateurs du monde entier sous la terreur la plus intense que l’humanité n’avait jamais connu.

    L’impératrice, plus énervée que jamais, commençait son discours destiné à tous les dieux de la cité qui étaient réunis devant elle:

     

    « Ô puissants Dieux, les humains souillent notre cœur depuis trop longtemps! L’heure du suprême jugement a sonné, pour punir les Hommes de leur bêtise depuis tant d’années! Ô mes braves, rendez-vous aux quatre coins de ce monde répugnant et à Minuit, c’est-à-dire dans moins de deux heures, libérez votre véritable puissance! L’extermination des Hommes se fera par leur jugement! »

     

    Toutes les divinités s’étaient rendues à leurs lieux respectifs en quelques secondes, ils ne leur restaient qu’à méditer pour l’heure ultime : Minuit, à la fois l’heure où tout commence et où tout se termine. Kisuke sentant la bataille arriver, il avait interrompu l’apprentissage de Kushina afin de lui parler:

     

    « Je le sens. Les Dieux ont bougés. La bataille devrait commencer. Minuit.

    - Minuit? Qu’est-ce qu’il y aura à minuit?

    - « Das Mitternachtsurteil », c’est l’heure à laquelle, depuis la nuit des temps, les Hommes doivent être jugés s’ils se sont approprié la nature. Ce soir se sera donc le « Das Mitternachtsurteil ».

    - On doit vite se mettre en route!

    - Avant tu dois savoir davantage de choses sur les Dieux. Tout d’abord, les Dieux sont à la fois mortels et immortels. Leur conscience meure à chaque fois qu’ils livrent une bataille contre les humains. Mais il renaît lorsque les Hommes ont de nouveaux besoins d’un jugement. Je suis moi-même la réincarnation d’un autre Dieu.

    - Cela veut-il dire que les dieux ont déjà combattu les humains?

    - Oui. Mais avant ce n’étaient que des mises en garde que les Hommes n’ont pas prises en compte. La mythologie est représentative de ces combats qui ont eu lieu. Cependant, même dans ces récits, les humains sont rarement perdants. En vérité ils n’ont jamais compris que les Dieux les avaient épargnés afin de leur donner une nouvelle chance. Un dieu ne peut mourir pour toujours que de la main d’autre autre dieu. Mais si nous sommes trop faibles après avoir usé d’énormément de magie, nous pouvons mourir à jamais.

    - Quoi? Tu m’as dit que les dieux continuaient de vivre malgré tout!

    - Au fond ce n’est que notre magie respective qui se retranscrira dans un autre dieu, une nouvelle conscience. Pour moi, l’immortalité n’existe pas si notre conscience finit par mourir. »

     

    Après ce discours qui avait laissé Kushina sans voix, ils s’étaient rendus en un instant avec la rapidité divine du dieu sur une immense colline. On pouvait y voir le monde s’étendre à l’infini, mais la fin se faisait sentir: une atmosphère des plus pesantes et écrasantes régnait tout autour de ce monde.

    Minuit sonnait dans les ténèbres de cette dernière nuit pour l’humanité, le « Das Mitternachtsurteil » était sur le point de commencer.

     

     

     

    Chapitre VII

    Soyons unis par « Das Mitternachtsurteil »

     

    Aux quatre coins du monde les Dieux avaient pris leur forme originelle. Ils avaient immédiatement libéré leurs capacités divines afin de lancer un sort des plus puissants pour juger les Hommes dans le plus terrible des chaos. Des animaux gigantesques apparaissaient à la vue de tous: un grand aigle provoquant des tornades, un serpent géant détruisant toute civilisation moderne, un requin immense provoquant des tsunamis, un tigre appelant la foudre à s’abattre sur terre, un sanglier impressionnant provoquant des séismes, un lion rugissant pour provoquer des éruptions volcaniques. Les Dieux, dans toutes les formes puissantes et imposantes, provoquaient le plus terrible des chaos sur terre. La colline où se trouvaient nos protagonistes était épargnée du simple fait d’être monté par deux dieux; en effet l’impératrice avait fait son apparition. Kisuke ne pouvait pas retenir la haine qui l’habitait à la vue de l’impératrice. Il s’était transformé. Sous les yeux impressionnés de Kushina il était devenu un loup blanc gigantesque avec des marques noires sur le bas des pattes, ses yeux étaient rouges comme le sang. Il s’était baissé pour que la jeune fille grimpe sur sa tête. L’impératrice avait fait de même : devenu un renard géant à neuf queues, son rugissement était des plus sourds.

    Le combat commença très vite. Kisuke pouvait facilement éviter les attaques de l’impératrice grâce à sa grande agilité, sous cette forme les Dieux ne peuvent se battre qu’au corps-à-corps. Les griffes assurées de l’impératrice transperçaient de toute part le loup qui usait de ses crocs pour exprimer toute sa haine dans ses morsures sanglantes. La colline était devenue d’un rouge des plus écarlates. Tels deux fauves se battant à mort, Kisuke et l’impératrice semblaient être deux fous dont la rage s’exprimait au milieu d’un chaos des plus totales. Le choc entre ces deux dieux provoqués un cataclysme encore plus violent tout autour de la Terre, l’aura destructrice qu’ils libéraient représentait à elle seule toute la fureur des Dieux envers les Hommes. Les deux divinités ensanglantées, Kushina utilisait un sort contre l’impératrice pendant que Kisuke l’occupait au combat: « Surgira de l’entre-deux-mondes des cieux et des enfers les chaînes de la détention. Qu’elle soit attachée au sommet du ciel et dans le gouffre de l’enfer pour permettre l’enchaînement de la calamité. ». Après avoir récité ce sort, la jeune fille s’était déjà vidée de beaucoup de ses forces, mais une chaîne était sortie de la terre et descendu du ciel afin de détacher l’impératrice afin de l’immobiliser. Kisuke s’était alors rapproché pour donner le coup de grâce, cependant la renarde démoniaque avait utilisé ses dernières forces pour allonger une de ses neuf queues afin de transpercer le loup en plein saut. Devant ce spectacle des plus horribles en milieu de ce chaos, la jeune Kushina était hors d’elle-même, la rage la gagnait tout comme sa puissance qui avait procuré le resserrement des chaînes divines; l’impératrice en était réduite en morceaux.

    Kisuke avait repris une forme humaine car ses blessures étaient trop importantes pour que Kushina puisse le soigner. Or il était trop tard, et il n’était qu’une question de temps avant qu’il meure. Mais l’impératrice était toujours. Son âme était en train de se dissiper mais la folie la gagnant, elle avait tenu son dernier discours: « Peu importe si je meurs, le Jugement des Hommes est bientôt terminé car la seule qui est encore en vie, c’est Kushina! Tu m’as peut-être battu grâce à tes sentiments pour cette fille Kisuke, mais si tu lui disais que c’est toi qui as tué sa mère, je suis persuadée que tout ceci n’aurait pas tourné dans ce sens! L’avènement du « Das Mitternachtsurteil » touche à sa fin, il sera bientôt à son apogée! ». L’âme du renard s’était dissipée dans l’air de ce chaos qui continuait encore sous le regard figé de Kushina qui semblait être dominé par la tristesse mais également la haine. Kisuke, qui était au sol avait pris une pierre coupante et l’avait tendu à Kushina:

     

    « Ce n’est… que la simple vérité. J’ai tué ta mère sous les ordres de l’impératrice car… elle avait pénétré la cité et avait réussi à s’enfuir. Vas-y, tue-moi. Dans mon état… même un humain peut m’abattre. Je ne voulais pas tuer… cette jeune fille… au regard innocent…

    - Tu aurais dû.

    - Non, sinon je ne t’aurai pas rencontré, ma vie de malheur et de souffrance aurait continué…», dit-il tout en pleurant et en tendant sa main sur la joue de Kushina

    « …

    - Sais-tu... quel est mon pouvoir ? Je suis le Dieu du Malheur… Mes yeux voient tout comme je te l’ai dit… Mais ils possèdent la faculté d’apporter le malheur à la personne sur qui je les pose. J’ai apporté malheur à beaucoup de gens… y comprit à toi… Je suis devenu moi-même un être de malheur… souillé par ces yeux. Crèves-les moi… ils me font tellement souffrir… »

     

    Kushina ne lui répondait pas, elle pleurait. Elle s’était souvenue d’un lointain souvenir où la neige recouvrait tout son petit monde des plus merveilleux. Mais en un instant elle avait vu sa mère au sol et un loup. Elle n’avait jamais su si le rouge qui s’éteint teint sur la neige était du sang ou bien les coquelicots rouges que sa mère adorait tant. Tendant ses mains elle essayait de soigner Kisuke, mais en vain. Ce dernier commençait à s’illuminer, à scintiller. Le jeune homme prononçait ses derniers mots:

     

    « Au final j’aurais échoué… tous les humains se seront pas exterminés. Mais je ne peux pas… me résoudre à te tuer… J’ai honte. Nous les Dieux… sommes comme les humains en fin de compte… des êtres rongés par la haine… Y a-t-il un paradis pour les Dieux? Ou bien seuls les humains ont le droit à une conscience éternelle?

    - Non ! Ne meure pas Kisuke! Restes avec moi!

    - C’est impossible. Après chaque bataille les Dieux doivent se retirer pour revenir dans un avenir lointain s’il en est nécessaire… Ma conscience va disparaître… je vais mourir…

    - Je ne te laisserai pas mourir seul! : « Ô destin maudit qui aura apporté malheur sur toute terre et désolation sur tout ciel ouvre-moi la porte. Que la vie devienne Mort, que la mort devienne Vie, fait de moi ton alchimie. Fais de moi et de lui l’aleph. Ô destin maudit, en mon sacrifice, je t’offre l’échange équivalent de ma vie contre ta mort infinie. »

    - Non pas ce sort! C’est… le sort de l’union sacré… entre deux êtres…

    - Je ne peux pas me résoudre à vivre sans toi, je me rends compte que tu es si important pour moi. Je préfère qu’on reste ensemble dans l’infini de la mort que dans l’éternel de la vie. »

     

    Ce sort qui était à l’origine interdit, permet à son lanceur de mourir sans connaître de réincarnation, il devait choisir quelqu’un qui l’accompagnerait dans cette mort éternelle. Tous deux pleurants toutes les larmes de leur corps, scintillaient ensemble au milieu de cette apocalypse qui touchait à sa fin. Un baiser les avait uni avant de ne faire qu’un: ils étaient devenu une lueur qui avait enveloppé la terre entière. Lorsqu’elle s’était dissipée, la nature avait repris le dessus, comme si les humains n’avaient jamais existé. Une pluie de douce petite lueur caressait ce nouveau monde où seuls les animaux avaient survécu; le jour se lever sur un monde nouveau qui était protégé par des douces lueurs qui apportaient sérénité et bienveillance sur cette terre nouvelle.

    La lune, a été le seul témoin de cette bataille qui aura exterminé les Hommes après avoir dominé la nature. Kushina et Kisuke, une humaine et un Dieu, seront ensemble pour toujours suite à leur union éternelle, qui de son fond bienveillant, va devenir la protection contre toute haine dans ce monde.

     

     

     

     

    Unis à jamais, je serais toujours avec toi. Nous verrons ensemble ce monde auquel nous aspirions tant, ce monde dont nous avons enfanté. Nous sommes ni Hommes ni Dieux, nous sommes comme la douce fleur qui apporte sérénité sur la montagne. Ô toi, mon amour éternel, tu me fais pleurer de bonheur à l’idée d’être réunis avec toi à jamais. 

     

     


    19 commentaires
  • My Sweet Love (chapitres corrigés & mis en forme)

     

    Je suis née dans une plaine glacée, il faisait froid et ce paysage blanc s'étendait à perte de vue. Cette surface de glace gelait peu à peu les entrailles de la terre, au point d'atteindre mon coeur ; je deviens moi aussi de la glace. Être glacial que je devenais...Vais-je me transformé en un bloc de glace inerte ?

    Mais un jour tu es venu auprès de moi. Le simple fait de te voir sourire faisait fondre peu à peu cette plaine glacée, et au fil du temps a laissé place à un sublime paysage verdoyant plein de vie et de fraîcheur.

    Cependant, tu es parti à l'autre bout du monde, loin de moi... Ce beau paysage qui avait fleuri suite à mon amour envers toi va-t-il dépérir en ta douloureuse absence ?

     

     

     

    Chapitre 1

    Une nouvelle année... et un nouvel élève

     

     

              Taille moyenne, yeux bleus, châtain clair et de corpulence normale ; voilà comment je peux me décrire. Mes parents m'ont nommé Minato Himura, je n'ai jamais apprécié ce prénom mais plus jeune quelqu'un me l'avait fait aimer, mais cette personne n'est plus là alors je ne l'aime plus. Cet individu était très important à mes yeux, mais il a dû partir à l'étranger car son père avait trouvé un emploi en Angleterre. Malgré que cet ami soit important pour moi, j'ai oublié son nom... sans doute pour l'oublier lui, tout comme ma peine... Même son visage s'est effacé de ma mémoire...

              Mais ne parlons pas d'un douloureux passé, aujourd'hui j'ai dix-sept ans et je rentre en terminale ! Je n'aime pas spécialement les cours mais je me débrouille assez bien. C'est donc avec plaisir que je me rendis à pied à mon lycée non loin de chez moi, les vacances étant trop longues à mon goût, la reprise des cours ne pouvait être que positif.

              Marchant en toute tranquillité dans la rue, admirant les cerisiers en fleur et leurs pétales dansants dans la douce brise matinale, je me sentis transporté sans faire attention à ce qui m'entourait. Admiratif devant cette vue rosâtre qui s'offrait à moi, je ne me rendis pas compte que quelqu'un était devant moi, je lui fonçai dedans et me retrouvai les fesses par terre. Je n'ai rien vu venir, et avant même que je comprenne, la personne devant moi me tendit la main et prononça quelque mot avec un beau sourire :

     

    « Je suis désolé je ne regardais pas où j'allais, tu ne t'ai pas fais mal ?

    - Non tout va bien je te remercie c'est moi qui m'excuse, j'étais dans la lune.

    - Ah ah je comprends. Je te dis à la revoyure, bonne journée !» me dit l'homme en affichant de nouveau son sourire. 

     

              Cet homme était un lycéen tout comme moi. Des cheveux d'ébène faisaient ressentir ses yeux presque rouges et sa peau clair allait à merveille avec son sourire. Je n'avais pas vu de personne aussi sympathique depuis longtemps, lorsqu'il parle nous sentons que nous pouvons lui faire confiance. Mais je ne devais pas m'attarder sur cette rencontre hasardeuse, je devais me dépêcher de me rendre au lycée afin de trouver dans quelle classe je fais désormais partie !

              Je n'ai pas eu besoin de marcher pendant très longtemps pour arriver à mon lycée, en dix minutes j'y étais. Malgré que j'ai pris de l'avance, il y avait foule devant les fiches des promotions... Par chance je trouvai assez facilement mon nom, je me trouvais dans la classe "T-3". Contrairement aux autres élèves je n'ennuyais pas mon monde à regarder qui se trouvait dans mon groupe scolaire, j'ai toute l'année pour voir après tout. Après consultation de la fiche je me rendis en salle C-128, là où tous les élèves de T-3 devaient se réunir. Je vis alors tous mes camarades de classe, dont une que je connais assez bien. Lycéenne plutôt mignonne, avec des formes très généreuses, blonde aux yeux bleus ; elle s'apelle Mami Mikazuchi. D'ailleurs, une fois que je m'étais installé à une place au fond, elle s'approcha de moi et commença à me parler :

     

    « Oh mais c'est Minato ! Nous sommes de nouveau dans la même classe, depuis trois ans qu'on est ensemble ! C'est rare dis donc !

    - Oui c'est vrai, d'un certain côté ça me rassure de voir qu'une connaissance fait partie de ma classe !

    - Moi aussi. Quand je vois la tête de nos camarades... Ils ne doivent pas en mener bien large...

    - Mami ! Tu ne les connais pas encore !, dis-je en rigolant.

    - Et je ne veux pas les connaître davantage hihi !» répondit mon amie en plaisantant.

     

              Mami a toujours été une fille que tout le monde aime, gentille, serviable, souriante, ouverte d'esprit, elle inspire la confiance de tous ceux qui l'entourent. Je l'ai connu à mon entrée au lycée, on cherchait tous les deux la salle de cour, et on a réalisé qu'on était dans la même classe ; depuis nous sommes toujours fourrés ensemble. Elle s'était installée à côté de moi, mais nous n'avions pas le temps de bavarder, notre professeur principal était là ! Il s'agissait de M.Sawano, un professeur d'économie assez sympathique selon les rumeurs. Avant de nous distribuer la paperasse habituelle de la rentrée il appela un nouvel élève à se présenter. Notre lycée étant assez petit, tout le monde se connaît au moins de vu, alors si un nouvel élève arrive dans la promotion, nous le remarquons assez vite. Je vis s'avancer cette élève qui se dirigea vers le devant de la salle, lorsqu'il dévoila son visage, je le reconnus de suite ! Il s'agissait du garçon que j'avais bousculé dans la rue en me dirigeant ici ! Je trouvais cette coïncidence assez ironique... bref, je l'écoutais se présenter :

     

    « Bonjour tout le monde, je me présente. Je suis Shigure Akimitsu, je suis née au Japon mais j'ai vécu dix ans en Angleterre. Au niveau scolaire je déteste les mathématiques mais j'adore les langues et le sport. J'adore également les beignets fourrés à la pâte de haricot rouge également ! Sinon je suis très ravi d'avoir rejoint cet établissement qui m'a l'air super, je compte sur vous pour me faire visiter ! »

     

              Dans son discours il était souriant, tout comme notre première rencontre on ressent la confiance émanée de lui, je pense qu'il se fera de nombreux amis. Mais lorsqu'il est retourné à sa place il m'a regardé d'un regard perçant, j'en ai eu des frissons...

    J'oubliais vite ce ressentit et je me concentrais sur tous ces papiers qu'on nous avait encore distribués. Depuis le collège on doit remplir des formulaires ennuyeux, mais c'est toujours mieux que d'étudier dès le premier jour. À ma grande surprise notre emploi du temps n'était pas très chargé, on finissait relativement tôt l'après-midi, mais en contre-partie les horaires de la matinée étaient très blindés.

              Après trois longues heures, nous étions enfin libre pour la matinée, mais les cours débutés l'après-midi... Je rangeais tranquillement mes affaires lorsque Shigure est arrivé devant moi. Il me demandait si j'allais bien depuis ma petite chute de ce matin, je le rassurai assez rapidement. Par la suite je lui expliquai les fonctionnalités de notre lycée, mais je n'osais pas le regarder dans les yeux... Mais lorsque j'avais terminé mes explications, je lui demandai s'il avait compris et je ne put m'empêcher de le regarder droit dans les yeux. Sans que je ne puisse comprendre pourquoi, j'eut un flash me rappelant  mon enfance avec mon ancien ami ! Mais cette perturbation dans mon esprit me fit perdre connaissance... je me sentis tombé, ou plutôt aspiré dans un trou noir avant de m'évanouir sur mon bureau...

     

     

     

    Chapitre 2

    Je t'ai enfin retrouvé

     

     

              Où suis-je ? Cet espace blanc est à la fois doux et soporifique... Ah je vois je dois rêver. Mais pourquoi je rêve ? Pourquoi je me rend compte ? C'est bizarre je me vois enfant, je devais avoir sept ou huit ans. Je me vois petit en train de pleurer, pourquoi ? Et qui est cet autre personne qui vient vers moi pour me consoler ? Il me parle mais je ne l'entends pas, seuls mes pleurs atteignent mes oreilles... son visage est flou... qui est cet individu ? Il me parle et me réconforte, je vois il s'agit de mon précieux ami d'enfance. J'observe cette scène assez étrange... c'est bizarre de se voir petit en compagnie d'autrui... Oh ! Une phrase résonne dans ma tête, quel drôle d'effet... elle me dit : « Même si je suis loin de toi je serai là et je te protégerai, alors n'ait plus peur ». Pendant que cette phrase prononcée avec la plus grande douceur résonnait en moi... je vis le petit garçon mettre sa main à l'emplacement de mon coeur... sur mon jeune buste... Non ça ne peut pas... Si ! Ce garçon est...

     

              Je me réveillai soudainement dans le lit de l'infirmerie, à mes côtés il y avait Mami et Shigure qui semblait inquiet pour moi. Lorsque j'aperçois mon camarade j'eus de nouveau une sensation de vide et j'eut du mal à respirer. Me levant d'un bond du lit et en poussant Shigure, je courus vers le couloir et j'empruntai l'escalier menant à la terrasse sur le toit du lycée. Mais ce que je ne savais pas c'est qu'à mon départ Shigure serra ses poings très forts. Serrant le grillage mon esprit ne savait plus quoi faire... pourquoi ce rêve ? Pourquoi maintenant ? Avant de pouvoir tirer une conclusion Mami me rejoignit sur le toit, très inquiète elle s'approcha de moi pour me dire quelques mots :

     

    « Minato... Tu vas bien ? Tu es bizarre depuis ce matin...

    - Oui je vais bien, je suis juste un peu tourmenté...

    - Tu sais que je suis là pour toi Minato, prononça Mami en enlaçant ses bras autour de son ami.

    - Mami je sais ce que tu veux. Je te l'ai déjà dit je ne suis pas intéressé par les filles. Je suis plutôt tourné vers les garçons.

    - Oui je sais, depuis tout petit déjà. Ton ami d'enfance t'a fait beaucoup d'effet.

    - Bon ça suffit ! Il était juste très important pour moi, il n'a rien à voir avec mon orientation sexuelle ! »

     

              Mami savait tout de moi, ce n'était pas un secret pour elle que j'étais homosexuel. Mais elle avait raison sur certaines choses, je pense que mon ami d'enfance avait tellement était attentionné avec moi que j'ai dû éprouver de l'amour pour lui. C'est en étant un peu plus serein que je quitte le toit avec Mami, mais j'aperçus Shigure près de l'escalier... Je ne l'ai pas blâmé, après tout il est nouveau et il ne connaît personne, il essaie juste de se faire apprécier. Nous avons donc passé le déjeuner tous les trois ainsi que l'après-midi, mais sans savoir pourquoi je restais éloigné de Shigure, je me sentais bizarre quand je lui parlais.

              Lorsque la première journée était terminée je ne me rendis pas chez moi, afin de me changer les idées après cette drôle de journée, je décidai d'aller sur une belle colline verte qui donnait une très belle vue sur la mer qui était non loin de là. Cet espace était très beau : des fleurs coloraient le paysage, la brise douce et fraîche était très agréable et le calme régnait. J'étais assis en admirant l'infini bleu devant moi, j'essayais de comprendre ce qui m'arrivait depuis ce matin. Soudainement je sentis une présence, je me retournai et je vis Shigure qui se joignit à moi. Assis à côté de moi il commença à me parler avec un ton calme tout en regardant lui aussi la mer :

     

    « Tu n'étais pas trop en forme aujourd'hui. Tu as ces réactions à chaque rentrée scolaire ?

    - Non d'ordinaire tout se passe bien. Je suis juste un peu perturbée en ce moment.

    - À cause des examens de fin d'année ?, se demanda le jeune homme.

    - Oh non pour les examens je vais m'en soucier dans quelques mois. Non c'est juste mon passé qui me travaille un peu, répondit Minato avec un air assez triste.

    - Je comprends, le passé non rattrape lorsqu'on s'y attend pas. Mais c'est également notre passé qui est le fruit de ce qu'on est aujourd'hui, n'est-ce pas ?, demanda Shigure en souriant.

    - Oui c'est vrai tu as raison.» dit Minato en souriant à son tour.

     

              Pour la première fois depuis ce matin je me sentis apaisé à ses côtés. Mais il se faisait tard et je devais rentrer chez moi, mais alors que je commençai à me lever Shigure m'attrapa le poignet et me tira vers lui. Je me trouvai allongé sur lui sans qu'il ne lâche mon poignet, je ne compris pas du tout ce qui se passer mais je ne bougeais pas, mon regard était aspiré par le sien. C'est alors qu'il prononça avec une douce voix : « Tu ne te souviens vraiment pas ? ». Devant ces mots je réalisai instantanément qu'il s'agissait de mon ami d'enfance ! Si j'étais patraque c'est sans doute car il était de retour. Je me redressai avant de m'asseoir devant lui, je ne pus empêcher les larmes de couler tellement j'étais heureux de le retrouver. Il me réconforta en essuyant mes larmes :

     

    « Tu m'as peut-être oublié mais moi je ne t'ai jamais oublié Minato.

    - Je n'ai pas voulu t'oublier : C''est juste que je souffrais en ton absence... c'était la seule façon que j'avais pour ne plus avoir mal...

    - Petit je t'ai promis que je serai toujours là pour toi.» dit Shigure en posant sa main à l'emplacement du coeur de Minato qui ne pouvait pas s'exprimer devant son ami, ressentant trop de joie.

     

              J'avais enfin retrouvé cet ami qui m'a changé. Sur le chemin du retour il m'expliqua qu'il était revenu au Japon pour ses études, ainsi que pour me revoir. Après avoir discuté de tout et de rien je lui proposai de passer quelques jours chez moi pou éviter de payer l'hôtel, il n'avait pas eu de chambre dans une résidence d'étudiants. C'est donc en rigolant sur notre rencontre que nous sommes rentrés à la maison. Mes parents n'avaient pas oublié Shigure alors ce fût une joie immense pour eux de le retrouver, le dîner c'est d'ailleurs déroulé dans la bonne entente. Nous n'avons pas de chambre d'amis chez moi mais la mienne était suffisamment grande pour mettre un futon au sol, nous installons donc le lit de Shigure qui allait loger plusieurs jours chez nous.

     

    La soirée ne fait que commencer, comment tout ça va-t-il se passer ?

     

     

     

     

    Chapitre 3

    Ne me domine pas...

     La soirée ne fait que commencer, comment tout ça va-t-il se passer ?

              Nous étions paisiblement installés sur des cousins, sur le sol de ma chambre. Afin de rattraper ces dix années perdues, j'avais décidé de montrer diverses photos de moi durant cette période. Photo en vrac : voyage scolaire, vacances ou alors photo familiale, je prenais un grand plaisir à montrer tant de souvenirs à Shigure. Nous avons donc voyagé à travers le temps grâce aux nombreux albums que je possédais, un doux bien-être s'emparer de moi durant ce moment où nous étions très complices. Une fois notre activité terminé, Shigure remarqua une étagère juste derrière lui qui était rempli de mangas, il s'était même levait afin de voir les séries que je possédais. Mais il remarqua que la moitié de ma collection était du yaoi, des mangas mettant en scène des relations homosexuelles. Alors qu'il regardait attentivement ma collection, je décidai de briser ce silence :

     

    « Je suis un très grand fan de manga. J'aime les collectionner car je sais que je le regretterai si je les jetais. Pour moi les mangas m'ont aidés à traverser certaines épreuves difficiles.

    - Je vois, tu as une passion vraiment sympa, moi aussi je lis des mangas mais je ne les collectionne pas. À ce que je vois tu es un grand adepte de yaoi ? »

     

              Je ne lui répondis pas, ayant du mal à assumer mon orientation sexuelle, je ne voulais pas avouer ça devant lui. Alors j'allais me lever afin de trouver quelque chose à faire, Shigure se mit sur moi en plaquant mes mains au sol pour m'immobiliser. Son corps était collé au mien, je sentais les battements de son corps et son souffle dans mon cou, il se mit à me lécher délicatement la nuque afin de me mordiller l'oreille par la suite, et finit par me chuchoter : « Il faut assumer ce que l'on est à l'intérieur de soi ». Je ne savais pas comment réagir, j'étais figé, mais je ne voulais pas me retirer car le corps de Shigure en contact avec le mien était... un doux plaisir. Mais je repris mes esprits lorsque ma mère frappa à la porte, Shigure se retira de moi aussi vite qu'il était venu. Ma mère voulait juste savoir si mon ami avait tout ce qu'il fallait... une intervention inutile mais qui m'avait permis de fuir cet événement embarrassant. Lorsqu'elle partit, je décidai qu'il était l'heure de dormir, mais Shigure n'était pas fatigué. Par peur qu'il recommence à adopter un étrange comportement, j'éteignis la lumière et me mis au lit, l'obligeant à dormir à son tour.

     

            Je sens un souffle sur mon visage... tes bras m'enlaçant avec tendresse et avec sauvagerie à la fois... un plaisir sexuel intense... le visage essoufflé de Shigure devant moi et ses soupirs silencieux... Je me réveillai très rapidement en comprenant que ces sensations n'étaient que pure imagination de ma part à travers un rêve érotique. Fixant mon ami allongé non loin de moi, je réalisai au plus profond de moi que j'étais amoureux de lui... Même endormie il occupe mes pensées. Je me rendormis, comme si cette constatation, je le savais depuis toujours.

              À l'aube d'un jour nouveau, les oiseaux chantaient déjà leur douce mélodie tandis que je dormais profondément tout comme mon ami. Ma mère, tel un papillon qui se pose sur une fleur, nous réveilla avec une grande douceur, de quoi bien commencer la journée. J'émergeais doucement de cette nuit étrange et en voyant le visage endormi de Shigure, je pris la décision de lui cacher mes sentiments pour lui. Cette résolution n'avait rien d'anodin, je ne savais pas comment fonctionner une relation homosexuelle, ni quel sera sa réaction, après tout il est peut-être hétéro. De toute manière lorsque je vois les critiques qui circulent dans mon lycée, je ne veux pas être jugé par mes camarades car j'aime les hommes, la seule personne en qui j'ai confiance est Mami, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle est la seule au courant. Je laissai Shigure aller se doucher avant moi de façon à préparer avec ma mère le déjeuner, mais il fût vite lavé alors je ne me suis pas rendu très utile. Pendant le petit déjeune je fusse très surpris de voir mon ami aussi à l'aise, il n'était avec nous que depuis très peu de temps et il était très posé. Je pourrais dire que ce petit déjeuner était très savoureux, mais ce n'était pas grâce à ce que j'avais mangé : le sourire de Shigure qui illuminait ce début de journée était magnifique, je n'avais pas réussi à décrocher mon regard de son visage.

              Nous avions pris le chemin vers le lycée, le temps était humide c'était très désagréable. Mais j'oubliais vite ce détail en écoutant Shigure me raconter des histoires de sa vie en Angleterre, il a même eu l'occasion d'aller à Paris ! Ses histoires m'intéressaient beaucoup mais ce que je préférais était t'entendre ses mots caresser mes oreilles, quel doux plaisir ! En arrivant au lycée nous rejoignons les autres afin d'assister à toute une matinée consacrée aux mathématiques : nous devions rattraper des heures de cours. Avant les cours étaient longs, mais au côté de Shigure le temps passe vite, même en cours nous rigolons et nous nous sourions, être au lycée n'est plus un fardeau pour moi. Afin de profiter du temps qui venait de s'éclaircir, nous avons décidé de manger su le toit du lycée avec Mami, d'ailleurs les fous rires étaient au rendez-vous lorsqu'on voyait son panier-repas à l'effigie de M.Sawano, un professeur constamment soumis à ses élèves. Ce fût l'un des meilleurs midi que je n'avais jamais vécu, l'ambiance était si sereine qu'on en aurait oubliée le stresse quotidien de la vie d'étudiant.

              Après ce déjeuner fort sympathique toute la classe se rendit dans le gymnase du lycée, les garçons et les filles étaient dans des vestiaires séparés. Je profitai de cette occasion pour montrer un peu le bâtiment à Shigure qui ne le connaissait pas, il me confia qu'il était surpris de voir un gymnase si bien entretenu. Dans les vestiaires on pouvait entendre les garçons de ma classe rigoler sur des choses complètement ridicules, avec Shigure on se lançait des regards en se moquant d'eux. Je ne pus m'empêcher de regarder le beau corps de mon ami pendant qu'il enfilait sa tenue de sport, mon regard discret examiner dans les moindres recoins le corps qui se tenait devant moi, même les endroits les plus inattendus. Mais soudainement je me sentis gêné d'épier mon camarade de la sorte. Comme si de rien n'était je partis rejoindre le cours de sport, mais même durant l'échauffement je n'arrivai pas à contrôler mon regard qui se dirigeait constamment sur Shigure... je ne suis pas du genre à faire cela... alors pourquoi je n'arrive pas à me contrôler ? Après une bonne demi-heure de course je me rendis dans les vestiaires dans le but de me désaltérer, à ma plus grande surprise Shigure était là lui aussi car il m'avait suivi. Avant que je ne puisse prendre une gorgée d'eau il entama la conversation :

     

    « Tu ne vas pas bien Minato ? Enfin je veux dire, depuis que le cours a commencé j'ai l'impression que tu m'évites. Il y a un problème ?

    - Non ne t'inquiète pas il ne se passe rien, retournons au cours.»

     

              Je lui avais répondu sans le regarder, j'avais bien trop honte de moi ! Soudainement Shigure me plaqua contre le mur, son corps se rapprocher puis ils sont rentrés en contact. Ayant une tenue assez légère pour le cours, je sentais sa peau sur la mienne, cette sensation était à la fois exquise et terrifiante. Gêné, je me suis mis à rougir, mais il me fit un sourire qui m'avait fait comprendre qu'il trouvait ça mignon... avant que je puisse réagir il m'embrasse délicatement dans le cou en serrant mes poignets contre le mur. De plus en plus sensuel j'essayais de le pousser mais sa force me dominait complètement puis, tout d'un coup je me suis mis à crier : "Arrête ça !". Surpris il relâcha son étreinte, je me mis à courir vers l'extérieur du gymnase, complètement submergé par mes émotions. Désemparé, je m'étais mis à pleurer la tête dans mes genoux... Shigure m'ayant suivie assista à cette scène des plus pathétiques. Il s'assit à côté de moi et s'excusa, je sentis dans sa voix qu'il regrettait beaucoup ses actes... il retournait au cours et même si je ne le voyais pas je sentais qu'il avait honte de ce qu'il avait fait.

             Après cette journée de cours assez spéciale, je m'étais rendu compte que Shigure était rentré seul, il avait emprunté un autre chemin. Sur le moment je me suis dit qu'il était surement mal après ses actes, mais au fond ce n'est pas plus mal, je ne veux pas qu'il recommence à faire ce genre de chose... Lorsque je suis rentré ma mère m'avait dit qu'il était parti faire ses devoirs dans le salon, pendant le dîner nous nous parlions presque pas et nous nous sommes couchés en ne s'adressant qu'un simple "bonne nuit". Le lendemain matin l'ambiance était toujours aussi tendue, nous sommes partie au lycée à des heures différentes en empruntant chacun son propre chemin. Lorsque je suis arrivé au lycée Shigure n'était pas là, mais il ne tarda pas à arriver. Il s'installa à côté de Mami tandis que je discutais avec un camarade de classe. Ce que je ne savais pas c'est que Mami commença une discussion avec Shigure :

     

    « Hier Minato ne semblait pas bien, et vous semblez plus éloignés.

    - J'ai... J'ai fait des choses qui n'ont pas plu à Minato... Je n'ai pas su me contrôler...

    - Tu sais je connais bien Minato. Plus jeune il ne se sentait pas bien dans sa peau, mais un jour un garçon est devenu son ami, son seul ami. Il l'admirait beaucoup et ne pensait qu'à lui. Mais un jour cette personne est partie et depuis Minato n'arrive plus à s'épanouir, du moins c'est ce qu'il m'a raconté.

    - Je suis au courant pour cet ami..., prononça Shigure en sachant que cet individu n'était autre que lui-même.

    - Mais il y a 2 ans, une tragédie s'est passé..., avoua Mami en prenant un air rempli de tristesse.

    - Ah laquelle ?

    - Tatsuki est morte... C'était la petite amie de Minato, ils étaient ensemble depuis trois ans. Ça a été un véritable choc pour lui... il m'a confié qu'il l'aimait mais pas autant qu'il l'affirmait. En vérité Minato aime les hommes, il a essayé de combler le vide de cet ami disparu avec Tatsuki, mais il s'en veut beaucoup de n'avoir pu dire la vérité à cette jeune fille qui ne vivait que pour lui... Depuis cet événement Minato ne s'est jamais rendu sur la tombe de Tatsuki, sans doute car il a encore honte et n'accepte pas son côté homosexuel. De ce fait, il lui est impossible de se recueillir, selon lui l'âme de Tatsuki va se sentir trahit s'il accepte sa véritable nature.

    - Ah je vois... il ne trouve pas la paix intérieure...»

     

              Une fois leur discussion terminée, chacun prit sa place. Shigure m'avait regardé un court instant avec un regard rempli de compassion, que lui a raconté Mami ? La journée passa sans que nous nous parlions, mais comment en est-on arrivé là ? Nous étions si heureux de se retrouver... et pourtant nous prenons nos distances juste à cause d'une perte de contrôle... Comme si mon inquiétude avait été entendue, Shigure avait fait la route vers la maison avec moi, il était encore distant mais au moins nous étions ensemble. Les devoirs n'attendaient pas alors nous avons filé dans ma chambre pour faire nos exercices d'économie. C'est en regardant plusieurs fois Shigure que je m'étais rendu compte qu'il observait souvent mon bureau, cherche-t-il quelque chose ? Il se leva brusquement et n'hésita pas à me poser des questions :

     

    « Oh elle est mignonne qui est-ce ?

    - Personne. »

     

    Répondant sur un ton froid en abaissant la photo, je me remis à mes devoirs, ce qui était bien plus important que de débattre sur une image. Cependant, à ma plus grande surprise, mon ami avait pris ma tête entre ses mains et me regardait fixement, pour au final se mettre à genoux et me présenta ses plus plates excuses pour ses actes passés. Pour la première fois de la journée c'est moi qui ouvris la bouche :

     

    « Ce n'est pas grave... La personne à blâmer ici ce n'est pas toi mais moi...

    - Mais tu n'as rien fait de mal !

    - Cette fille est morte il y a 2 ans. Et celui qui l'a tué... c'est moi...»

     

    Je prononçais ces paroles en montrant la photo à Shigure, afin qu'il réalise quel monstre je suis réellement...

     

     

     

     

     

    Chapitre 4

    Ma libération sous les pétales de fleurs de cerisier

     

    « Cette fille est morte il y a 2 ans. Et celui qui l'a tué... c'est moi...». Ces mots, je les ai prononcés devant Shigure. Ça ne se voyait surement pas mais un gros sentiment de honte et de dégoût envers moi-même peser sur moi. Comment va-t-il réagir en entendant mes paroles ? Va-t-il avoir peur de moi ? Me fuir ou bien se méprendre ? D'un ton inquiet il brisa mes pensées et me parla avec inquiétude :

     

    « Mais ne dis pas n'importe quoi Minato ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

    - Elle s'appelait Tatsuki, on sortait ensemble à l'époque. Elle était folle amoureuse de moi, j'occupais ses esprits même dans son sommeil, elle était une personne formidable. Devant tant de gentillesse je ne pouvais pas lui faire prendre un visage malheureux, alors je lui disais sans cesse que mon amour pour elle était bien plus grand que le sien envers moi, or je l'aimais mais pas autant que je l'affirmais. Avec le temps j'ai compris qu'elle était une petite soeur pour moi, mais je ne voulais pas lui révéler la vérité sinon son coeur se serait meurtri.

    - Je comprends mais... pourquoi dis-tu qu'elle est morte à cause de toi ?

    - Au bout d'un certain moment, j'avais réalisé que je n'aimais pas les filles mais les hommes. Du coup je prenais mes distances parfois afin de ne pas empirer la situation. Un jour, elle m'avait demandé de dormir à la maison car elle ne voulait pas aller passer un week-end chez ses grands-parents, mais connaissant Tatsuki je sais qu'elle aurait tenté des choses si elle était venu. J'avais donc inventé une excuse pour qu'elle parte en week-end... mais...

    - Mais ?, se demanda Shigure, inquiet en vue de ce que Minato allait lui révéler.

     

    - En allant chez ses grands-parents... la voiture où était Tatsuki a été percuté par un camion... et elle est morte sur le coup comme ses parents... Si seulement j'avais accepté qu'elle passe le week-end chez moi... elle ne serait pas morte... Si aujourd'hui elle n'est plus là, c'est uniquement à cause de moi...» en prononçant ce terrible aveu Minato ne put s'empêcher de pleurer toutes les larmes de son corps.

     

              Versant toutes les larmes de mon corps, ma tristesse refessa surface. N'assumant pas mon côté homosexuel, j'ai fait croire à une fille innocente et sincère qu'elle était toute ma vie, mais en vérité elle n'était qu'une personne que je considérais comme ma petite soeur. Mais je ne pouvais pas la blesser, elle était si douce et si gentille, comment aurais-je pu lui révéler la vérité pour ensuite apercevoir un visage figé par la tristesse ?... Shigure m'avait pris dans ses bras en me consolant. Il m'avait fait comprendre que ce n''était pas de ma faute et que je ne pouvais pas prévoir le drame qui s'est produit. Il m'a confié qu'il ferait tout pour m'aider, et que j'aurais surement fait encore plus de mal à Tatsuki si je lui avais tout révélé. Sans que je ne m'en rende compte j'avais révélé à Shigure mon homosexualité dans mes explications, mais au fond je suis sûr qu'il le savait déjà. Je n'arrêtais pas de pleurer, alors il avait pris ma tête dans ses mains et il avait essuyé mes larmes en souriant... un sourire que j'ai toujours aimé, un sourire que je veux garder pour moi. Je l'embrassai soudainement et sans me contrôler, il ne me rejeta pas et prolongea notre baiser passionner comme une heureuse retrouvaille. Sa bouche dévorait ma peine et ma tristesse, j'étais complètement transporté.

              Après ce rapprochement nous sommes allés dîner, mes parents étant invités chez des amis nous nous sommes débrouillés. Shigure était très doué pour cuisiner, je ne pouvais pas décaler mes yeux de ses préparations qui sentaient merveilleusement bon ! Afin de profiter nous avions mangé devant la télévision, on regardait une adaptation animé qui marchait très bien : Shingeki no Kyojin. Nous étions tellement captivés qu'on en oublier notre assiette ! Par la suite nous nous sommes laver les dents et nous avions enfilé notre pyjama. On pouvait se coucher tard car nous n'avions pas cours le lendemain matin, alors nous avons regardé un film puis nous sommes monté dans ma chambre après s'être mis en tenue adéquate pour dormir.

              J'étais assis sur mon lit avec Shigure, nous regardions les SMS d'une camarade de classe qui était très comique. pendant notre fou rire mon ami m'embrasse tendrement, de ce fait je posai mon téléphone. Je ne pouvais jamais refuser un baiser de sa part, mais cette fois-ci il me caressait le torse tout en étant très proche de moi, il me mordillait même les oreilles. Toutes ces sensations réunies je me sentis au paradis, et à ma plus grande stupéfaction mon corps réagissait lui aussi... Que faire ? C'est incorrect de réagir comme ça en plein câlinage... mais Shigure s'en était rendu compte et il m'avait dit dans l'oreille que c'était excitant de voir que mon corps réagissait si vite... Avant même que je puisse comprendre ce qu'il m'arrivait je m'étais retrouvé nu comme mon ami.

    Durant un sacré moment, Shigure et moi avons été unis au sens propre du terme ; jamais je n'aurais cru faire ce genre de chose avec un homme. Je ressentais ses soupirs brûlants sur moi, son corps lié au mien, le tout mélanger entre une douce mélodie de gémissements intenses. C'est en étant en parfaite harmonie que nous avons passé le plus extraordinaire et le plus sensuel des moments. Épuisez nous nous sommes endormis enlacés ensemble afin de rester proche même dans notre repos bien mérité.

    Le lendemain matin, nous étions un peu gênés de nos actes de la nuit passés, mais parfois on en rigolait ! Shigure s'était attaqué au petit déjeuner, c'était délicieux, rien que pour ça j'aimerais qu'il cuisine pour moi pour l'éternité. Sans que je sache pourquoi, il m'avait demandé de me lever plus tôt que prévu car il voulait m'emmener quelque part. Nous avons donc quitté ma maison en ayant notre tenue de lycée, je suivais de près Shigure, je ne savais pas où il allait m'emmener. Après quelques minutes de marche, j'avais réalisé qu'il m'avait amené au cimetière, mais pourquoi ?

              Nous traversions doucement cet endroit qui avait perdu son côté lugubre grâce au cerisier en fleur, l'harmonie et la sérénité régnaient avec les pétales dansants dans la brise. C'est lorsque Shigure s'est arrêté que j'ai réalisé que nous étions devant la tombe de Tatsuki. Il me regarda avec un sourire, afin de me faire comprendre que je devais prier pour le repos de ma défunte amie. M'abaissant devant la tombe je joignis les mains et, à travers mon esprit, je fis part de tout ce que je voulais dire à Tatsuki. Je lui confiai que je l'aimais beaucoup mais qu'elle était plus une petite soeur qu'une petite amie, que j'étais homosexuel et que je l'avais enfin assumé, ainsi que Shigure ne la remplacera pas, tous deux ayant une place très importante dans mon coeur. En me relevant j'embrassai Shigure, et en regardant la tombe je ressentis comme une brise de douceur m'enveloppait qui me fit penser à Tatsuki. Elle était là, et me remercier d'avoir eu le courage d'avoir révélé la vérité, oui, même si elle n'est plus avec moi je sais qu'elle veillera sur moi car je reste son doux amour. Après ce moment qui m'a marqué à jamais, nous sommes partis vers le lycée, pour continuer notre vie de lycéen et d'amoureux passionnés.

     

           

           

     

     

     

    Toi, que j'ai connu tout petit, tu étais mon seul et unique amour.

    Comme l'oiseau bleu qui apporte le bonheur, tu as toujours veillé sur moi.

    Tu étais partie mais tu es revenu, tu m'as aidé à avancer et à vivre pleinement ma vie. Désormais nous sommes liés à jamais, et «chaque jour que je passe avec toi est comme une nouvelle fleur qui pousse» : (Rihito Takarai)

     

     

     


    18 commentaires
  • Les Contes de la Lune

     

    La Lune voit tout, elle règne sur l'obscure nuit. Mystérieuse et énigmatique, elle voit l'absolue vérité et nous délivre ici quelques récits, dont elle est la seule témoin.

     

     

     

    La forêt tueuse

     

    Douce forêt verdoyante aux allures majestueuses, tu n'es que le gouffre d'un enfer sur Terre. 

    Ô toi, jeune enfant tu ne dois pénétrer la douce forêt, sinon son ombre te dévora. 

    La corde est vite perdue et ta vie aussi, rentre dans la forêt et crie le nom de ta mère qui ne pourra te sauver des racines de la belle forêt.

    Méchante forêt, aujourd'hui encore tu as dévoré un nouvel enfant. Pourquoi es-tu si belle malgré ton coeur de pierre ?

    La louve ayant égaré son louveteau, parcours la douce forêt, mais le chasseur est déjà passé et a exterminé.

    Recherche sans fin et hurle de désarroi. Tu as perdu ta progéniture alors venge-toi auprès de ce monstre appelé humain.

    Ô jeune enfant, ne rentre pas dans la forêt, dans cette douce forêt. Ou le loup te dévorera entre les entrailles de la majestueuse tueuse.

     

     

    Le bonheur qui tue

     

    Mon coeur était un désert de solitude absolue. Ce triste monde infini était vide de couleurs, ne connaissant que le noir et le gris.

    Une douce silhouette, un doux parfum, un sourire... Je vis une petite fleur rose dans l'infinie noirceur de mon coeur.

    Tu me suivais partout où que j'aille, m'imprégnais sans relâche de ton doux parfum protecteur. Au fil du temps, l'aride désert se transformait en luxuriant champ de fleurs.

    Mon coeur respirait la douce odeur des fleurs, et toi, ma rose, tu étais la plus grande de toutes ces fleurs. 

    Tu étais la seule personne à m'ouvrir ton coeur rempli de rose, un magnifique univers de rosier. Nos coeurs fleurissaient ensemble. 

    Mais... un jour tu m'as abandonné... toi ma douce rose protectrice de mon champ de fleurs. Tu étais la plus belle de toutes les fleurs de mon coeur... désormais tes épines ont tué toutes les autres fleurs... Ô ma rose devenu champ de ronces, tu entailles mon coeur de mille souffrances jour après jour... Pourquoi un ange devient démon ?

    Mon coeur était un désert de solitude devenu un champ de magnifiques fleurs colorées... mais ce sont ces fleurs de bonheur qui sont devenue des ronces de douleurs...

     

     

    Mon doux péché

     

    Depuis toujours tu es là, devant moi. Je me dis "Non ! Non ! Je dois pas m'approcher de toi". Tu es roi de la tentation !

    Tout le monde t'aime, moi la première. Dès qu'on te voit tu nous ensorcèles de ton maléfique charme, mais nous t'aimons quand même.

    Désir absolu, résistance impossible, je suis dans une impasse. Je m'étais refusé tout contact avec toi, mais je ressens tes appels et je ne peux les ignorer...

    Chaque jour tes appels sont plus intenses, plus tentants... Je ne peux résister davantage !  Je suis prisonnière de ta mesquine manipulation !

    Oui tu m'as ensorcelé pour que je vienne te dévorer, toi... mon doux bonbon au chocolat.

     

     

    Le cimetière de toute une vie

     

    Tu es grand et majestueux, tu es le digne symbole de cet endroit. Toi, ce bel arbre qui règne sur cette grande plaine verdâtre.

    Tu es plus gros que tes voisins, tu es également le plus accueillant. Je suis né dans ton doux feuillage qui m'a protégé du vent, de la pluie, de la neige mais aussi des rayons lumineux.

    Mes frères et soeurs sont partis au loin, et moi je reste avec toi. Lors des monstrueuses tempêtes tu me protèges entre tes mille bras, tu es le seul qui reste debout dans cette grande plaine.

    Ô toi, protecteur de la grande plaine, tu es le seul qui peut me protéger, le seul où je me sens bien. Permets-moi de rester encore un peu sur toi, ton feuillage est ma douce protection.

    Je sens la fin arrivait, je sais que tu ne pourras me sauver, mais permets-moi de m'éteindre dans ton doux feuillage. 

    Je m'éteins petit à petit. Ô toi le grand arbre protecteur de la plaine, laisse-moi mourir à tes côtés, pour que mon âme soit protégée à tout jamais. ô mon bel arbre, accepte de nouveau le corps meurtri d'un petit oiseau...

     

     

     

    Frontière

     

    J'ai souvent étais déçu par de vraies personnes, celles qui m'entouraient. Je n'ai jamais eu ce que j'espérais d'eux malgré mes efforts. Aujourd'hui, tous sont insignifiants et un surplus de mon monde.

    Mon monde n'est autre qu'un monde de papier, noir et blanc, qui se lit de droite à gauche. Un monde qui vient d'un archipel asiatique.

    Ces multiples univers me semblent bien plus intéressants que le monde physique où je me trouve, ces mondes sont tous des fragments d'un monde parfait à mes yeux. Pour moi, ce monde idéal m'est inaccessible car je suis un être du monde physique...

    Je m'attache à des personnes qui sont le fruit de l'imagination de quelqu'un, que je ne pourrais jamais rencontrer physiquement. Mais qu'importe ! Pour moi ils sont vivants, la seule frontière entre eux et moi est la dimension: eux sont prisonniers dans l'encrage du papier, moi prisonnière d'un monde physique.

    Je ressens leurs émotions : je pleure avec eux, je ris avec eux, je compatis pour eux, je pleure lorsqu'ils leur arrivent malheur. Ces personnes sont pour moi importantes, bien plus que n'importe qui.

    Mais... lorsque leur histoire sera terminée... je ne les reverrais plus dans des scènes nouvelles...     Je n'aurais plus qu'à redécouvrir leur merveilleux monde, tout relire depuis le début et ne restait qu'un facteur invisible de ce monde où je ne peux être... 

    Comment rentrer dans ce monde que je veux tant pénétrer ? L'imagination est le seul moyen... Je vais m'encrer dans leur monde, et restait à toujours auprès de ces personnes ancrées dans mes livres... ces personnes que je ne pourrais ressentir dans le monde physique où je vis.

    Je n'ai pas spécialement peur de la mort... j'ai peur de ne plus pouvoir observer mes doux personnages... j'ai peur de ne plus pouvoir me sentir auprès d'eux...

    Je prie pour que la mort me permette de rester à leurs côtés à tout jamais... Je prie...

     

     


    12 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique